Depuis quelques jours, c’est l’immersion dans un autre
monde.
Le croissant de lune, surmonté d une grosse étoile est à
l’envers, l’automne est printemps, les pieds sont à 4000 m
au dessus de la mer, la tête dans une pluie d’étoiles et
les yeux émerveillés par ces hautes montagnes de terres
rouges.
Les gens de la campagne, habillés de couleurs vives,
s’affairent aux travaux des champs...
UN
PAYS DE BELLES RENCONTRES
- De nouveau et depuis 34 ans avec mon ami Pepe qui se
dédie inlassablement auprès des plus démunis, dans le campo
et auprès des enfants défavorisés. Nombreux sont ses « ahijados »
dont il est le parrain pour les soutenir, et nombreux aussi
ceux qui l’interpellent pour un conseil ou pour être
écoutés. Pepe loge aussi gracieusement des étudiants qui n
ont pas de moyens : Julian, Abel, Alex et Arsenio.
- Avec Leonardo, le technicien d’Alpaca qui vient nous
accueillir à notre arrivée à Combapata.
- Puis à Thumi, communauté près des lacs où travaille
l’association. Antonia, qui vient d avoir un « wawa » (bébé)
nous reçoit pour deux jours dans sa chambre d’hôtes.
- Avec Leonardo et Pepe, nous allons à Santo Domingo pour
évaluer la construction des 25 dernières cuisines
améliorées. Les femmes ont préparés un bon repas chaleureux
de « cuyes » (cochons d’inde) et de pommes de terre.
- Avec le petit Samuel et son « carrito » (petit camion)
qui nous emmène dans les ruelles et les alentours de
Palccoyo, une communauté au bout du monde, à plus d une
heure trente du gros bourg de Combapata. Samuel parcourt
les chemins tristes entre les murs d’ « adobes » (parpaings
de terre malaxée avec de l’ «ichu » (l’herbe rêche de ces
altitudes) en tirant son petit camion en plastique tout
déglingué. Les moindres petits ruisseaux, les moindres trous
sont jonchés de bouteilles en plastique ou de piles
électriques. Samuel prend bien conscience que la pollution
est dangereuse pour eux. La pile usagée qui déverse ses
produits chimiques dans la « chacra » (lopin de terre) ou
dans le cours d’eau où frayent des truites, les sachets de
plastique que vont avaler les « llamas » ou les « alpacas »
vont finir par empoisonner la Pachamama (Terre Mère) et sa
population. Et voila que Samuel et son copain chargent leur
« carrito » spontanément avec les piles usagées pour les
jeter a la poubelle....Le travail commence et Samuel sera le
leader devant tous les élèves pour aborder ce problème.
-
Avec les petits élèves de l'école primaire de Palccoyo, les
profs manquent de moyens, se sentent isolés. L'association
Alpaca Belgique leur fournira des livres, du matériel
scolaire.
- Avec les « campesinos » (paysans) qui, en famille, sont
en train de semer les « papas » (pommes de terre) dans des
« chacras » (champs) minuscules sur les pentes des « cerros »
(montagnes). L'homme soulève la terre avec sa « chakyllaccta »
(bêche en bois avec une lame d'acier tirée d’une suspension
de camion), puis une femme pose les semences de « papa »
dans le sillon, une autre met le « guano » (fumier) et les
enfants referment le sillon en mettant les mottes par
dessus. Les pluies commencent un peu. En janvier et février
il pleut beaucoup, ce sont les vacances scolaires, les
« rios » (rivières) débordent, les pistes deviennent
glissantes........
- Avec
d'autres « campesinos », sous contrat de courte durée avec
la Municipalité pour tirer les lignes électriques dans les
secteurs hauts de Palccoyo. Les hommes tirent à la main de
gros câbles tressés, de poteau en poteau, pour passer à plus
de 5 dans la montagne. Ils nous invitent à partager leur
repas à même le sol: des « papas » bouillies. Un ouvrier
peut gagner 700 Soles par mois (200 €). Leurs petits
contrats les aident à vivre en plus de leur travail à la
terre.
- Avec
Clara à Cuzco, la directrice de la maison "Ayuda a los Ninos"
où Pepe consulte bénévolement. Cette femme se dévoue
auprès des enfants défavorisés qui peuvent y manger, et y
dormir. Tous vont à l'école et sont soignés.
Hasta
luego,
Claudio et Mauricette
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